
Modestie, discrétion et détermination, sont les mots pour définir Jeannette Kagamé, première dame de la république du Rwanda. Femme avec un leadership remarquable fait un travail acharné à la tête de sa Fondation Imbuto qui est engagée dans la lutte contre le VIH / SIDA.
Jeannette Nyiramongi, de son nom de jeune fille, est née en août 1962 au Burundi, de parents rwandais tutsis exilés. La fratrie compte sept enfants.
En 1983, Jeannette gagne le Kenya pour y suivre des études supérieures à Nairobi et travailler dans la succursale de l’entreprise française Spie Batignolles.

En 1988, elle y rencontre Paul Kagamé, alors chef du renseignement militaire en Ouganda. Et l’épouse l’année suivante à Kampala. Quand le Front patriotique rwandais (FPR) lance sa première attaque contre le régime du président Juvénal Habyarimana, en 1990, elle part rejoindre sa belle-soeur en Belgique, mais revient de temps à autre en Ouganda.
En 1994, à la fin de la guerre, elle arrive au Rwanda. Sa priorité : l’action sociale à travers les associations. Deux ans après, elle fonde et dirige une école privée, Green Hills Academy. Située à Nyarutarama, un quartier de Kigali, l’établissement accueille aujourd’hui quelque 900 élèves, de la maternelle à la terminale, issus des milieux plutôt favorisés. Les enfants Kagamé, trois garçons et une fille, y sont également scolarisés.

Devenue première dame en avril 2000, Jeannette met l’accent sur l’aide aux personnes atteintes du sida et organise, en mai 2001, un sommet réunissant ses homologues du continent, qui donne naissance au projet Protection et soin des familles contre le sida (Pacfa).
Des portes s’ouvrent, des partenaires accourent. Résultat : en décembre 2007, le Pacfa se transforme en fondation.
Après avoir présidé, de 2004 à 2006, l’Organisation des premières dames d’Afrique contre le VIH/sida, madame Kagamé vient d’être nommée haute représentante du Programme africain de vaccin contre le sida (AAVP). Et d’obtenir, en tant qu’étudiante, une licence en gestion au Kigali Institute of Science, Technology and Management (Kist) tout en préparant, à distance, une maîtrise en finance dans une université étrangère.
Le 26 décembre 2007, elle crée la fondation Imbuto (qui signifie « semence » en kinyarwanda) qui porte plusieurs projets, comme l’extension des soins de base, le soutien économique aux familles touchées par le VIH, l’amélioration des connaissances et le changement des attitudes vis-à-vis de la santé sexuelle des adolescents, la protection des jeunes contre le sida, la prévention contre le paludisme, la réussite scolaire des jeunes filles, les bourses d’études aux jeunes défavorisés, la promotion de la lecture ou encore la culture de l’entreprenariat et du leadership pour les jeunes.
En 2007, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) la nomme haute représentante du programme de vaccins contre le sida en Afrique (AAVP). afin d’assurer la participation active des secteurs de la société africaine impliqués dans la recherche et le développement de vaccins contre le VIH et le sida.
En 2009, l’UNICEF remet le Children’s Champions Award au président Paul Kagame et à son épouse, en reconnaissance de leurs efforts pour améliorer la vie des enfants au Rwanda.
En 2010, elle reçoit un doctorat honorifique en droit de l’université chrétienne d’Oklahoma pour sa contribution à la lutte mondiale contre le VIH / sida et la pauvreté. La même année, elle est nommée représentante spéciale sur la nutrition infantile par le Programme alimentaire mondial (PAM).

Elle est également mécène du Rotary Club Virunga, basé à Kigali, qui a créé la première bibliothèque publique du Rwanda en 2012.
Avec son mari et sa fille Ange, elle s’implique en faveur du développement des droits des femmes et de leur représentation en politique : en 2017, le Rwanda compte ainsi 63 % de députées et 35 % de ministres.

Mam Ouattara
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